A l'origine une Mission pour ma maman qui avait besoin de cette photo pour illustrer un article de sur la treille en pleine ville dont je vous livre son histoire.
Déjà signalée dans un document du XVIIIème siècle, la treille de la place de la Victoire de Bordeaux faisait partie d'un ensemble de cinq pieds de vigne grimpant le long des portes piétonnes des guichets d'octroi de la porte Saint -Julien, aujourd'hui porte d'Aquitaine.
Ce sont des générations de pharmaciens qui veillèrent à la bonne santé de ceux qui avaient résisté au temps. Dans les années 1940, les anciens du quartier s'en souviennent, M. Guilhot, pharmacien, faisait tailler tous les mois de mars un pied de rouge et un autre de blanc, par un vigneron venu spécialement de la campagne.
Malgré toutes ces attentions, il ne restait plus qu'un seul pied de vigne à la fin des années 1950. On décida de le protéger d'une tôle et sa taille fut confiée au service des Espaces verts de la ville. Puis, afin d'assurer sa descendance, la chambre d'agriculture de la Gironde réalisa plusieurs greffes dans les années 1980. C'est ainsi qu'une trentaine de pieds poussent encore dans les terres du château Dillon, domaine du lycée agricole de Blanquefort.
La treille est une vieille institution dans le Bordelais. Son origine remonte à la culture de la vigne -le cépage biturica- introduite par les Romains dès le premier siècle de notre ère. A l'intérieur même du "castrum", les vignes poussaient le long des murs et sur les façades des maisons. Plus tard, on trouve mention dans les textes médiévaux de quelques "règes", ou treilles, dans les paroisses Saint-Projet, Saint-Pierre et Saint-Rémi. N'oublions pas que la partie inférieure de la rue de Grassi portait le nom de rue des Treilles et qu'une rue du quartier Saint-Michel s'appelle toujours la rue des Vignes.*